Jacques LIBOIS, notre organiste

Réflexions de Jacques LIBOIS

En ce qui concerne l’orgue de Comblain, je ne suis pas expert en ce domaine, mais j’ai quand même pas mal de connaissances en facture d’orgue. Voici donc mon avis sur la question :

  • L’orgue de Comblain est un petit instrument assez complet et dont le matériel sonore (tuyaux) est de bonne qualité. Il mériterait d’être utilisé plus souvent. Comme vous l’aura dit notre nouveau Curé, Paul Delferrière (organiste de Esneux, Tilff et Fontin) et moi-même (organiste de Méry), sommes prêts à apporter notre concours pour les célébrations de funérailles. Le premier instrument à privilégier à l’église est bien l’orgue et non le lecteur de CD. La présence d’un organiste compétent permet de créer une atmosphère propice au recueillement et à la prière. De plus, si les familles demandent à passer à l’église pour des funérailles c’est, je suppose, pour avoir un service religieux digne de ce nom et non pas une cérémonie qui pourrait ressembler à n’importer quelle cérémonie laïque célébrée dans un funérarium. En tant que fabriciens (je le suis moi-même), nous devons donc mettre en place tout ce qui permettra de proposer des cérémonies religieuses dignes de ce nom.
  • Le principal problème que je constate à l’orgue de Comblain est son état de délabrement dû, en partie, à un manque d’entretien
    • L’état de la pièce située à l’arrière de l’instrument en est une des causes principales. Il faudrait donc veiller à nettoyer (et peut-être désinfecter) complètement ce local et à mettre en place un procédé qui empêchera les oiseaux de s’y introduire à nouveau.
      C'est en cours en avril 2020, grâce au travail de renouvellement des toitures du chôour et de la sacristie par l'entreprise Fabien GASPAR.
  • Il conviendrait également d’isoler thermiquement la communication entre le clocher et ce local afin d’éviter les déperditions de chaleur (gain au niveau du chauffage de l’église) et les trop brusques variations de température dans le buffet de l’orgue tout en maintenant un passage pour les cloches si celles-ci devaient être descendues.
  • Si ce local est effectivement isolé il faudra veiller à ce que les portes situées à l’arrière de l’instrument puissent être ouvertes facilement, afin de permettre l’entretien et l’accord de l’instrument ainsi que son démontage si une restauration était envisagée.
  • Les parties en bois sont très abîmées car elles sont attaquées par les vers. Certains tirants de registres ont été cassés parce que le bois a été fragilisé par les insectes. Actuellement, l’instrument est encore utilisable si on le manie avec douceur, mais des dégâts plus importants pourraient apparaître si rien n’est fait à long terme. En effet la tuyauterie est encore dans un bon état relatif mais, si rien n’est fait au niveau des boiseries, des tuyaux risqueraient de s’affaisser en causant des dégâts aux tuyaux voisins. Dans un premier temps on pourrait remplacer certains tirants de registre et remettre les pommeaux et étiquettes manquants.

 

A ce sujet, je pense que vous auriez intérêt à demander des tranches de subsides à la région wallonne, afin de maintenir l’instrument en état de marche, en attendant peut-être un jour une restauration complète. Si vous le souhaitez, je peux vous mettre en rapport avec Monsieur De Courcelles qui est responsable de la Commission des orgues à la Région Wallonne et qui pourrait vous donner toutes les informations nécessaires à ce sujet.

  • En ce qui concerne le pédalier, celui-ci est pratiquement inutilisable parce qu’il a été mal conçu. Lorsqu’on enfonce une touche, il est très difficile de ne pas enfoncer, en même temps, certaines touches voisines car celles-ci ne sont pas suffisamment hautes. On pourrait remédier provisoirement à ce problème en ajoutant une rehausse à chacune des touches.
  • Le moteur actuel est trop vieux et trop petit pour alimenter convenablement l’instrument. Ce problème pourrait être réglé assez facilement en plaçant le moteur que je vous apporterai et que j’ai obtenu gratuitement. Pour cela, il faudra toutefois amener une ligne de triphasé à la tribune, avec placement d’un interrupteur adéquat qui permettra la mise en route du moteur. N’ayant guère de connaissances en électricité, il conviendrait de consulter un électricien de métier et de lui demander de venir raccorder le nouveau moteur lorsque celui-ci aura été installé. Afin de ne pas être privé d’orgue, il conviendrait donc de :
    • Faire tirer la nouvelle ligne électrique en laissant l’actuelle en place.
    • M’avertir lorsque ce travail est terminé. Je viendrais alors placer le nouveau moteur et son raccordement au soufflet de l’orgue.
    • Faire raccorder ensuite ce nouveau moteur à la nouvelle installation électrique par un électricien, afin de pouvoir ensuite faire les réglages du mécanisme situé entre le moteur et le soufflet.

 

Voilà me semble-t-il un premier état des lieux pour un instrument qui mériterait d’être sauvé de la destruction.

 

Jacques LIBOIS

Courriel du 16 décembre 2018